Raymond Poulidor rejoint finalement Jacques Anquetil tout là haut. Ils vont pouvoir deviser ensemble et refaire le match comme en 64 sur les pentes surchauffées du puy de Dôme; ou bien jouer au tarot jusqu'à point d'heure comme ils aimaient le faire parfois durant leur carrière. Poulidor s'en est allé et c'est une légende française absolue qui nous manque déjà, un personnage mythique qui aura accompagné nos vies pendant 50 ans, et ce n'est pas rien. Il laisse une trace indélébile pour des millions de gens, qui l'auront acclamé au bord des routes, vénéré parfois au delà du raisonnable (on dénombre quelques cas de divorce à l'époque de sa rivalité sportive avec Anquetil), jusqu'à devenir une catégorie sociale bien définie : les poulidoristes. La France se reconnaissait en Poulidor et lui rendait aux français cette admiration au centuple,en sublimant leur mois de juillet pendant plus de 15 ans. Poulidor et le Tour, une histoire d'amour insensée, un roman national qui prenait chaque année un chapitre, avec son lot de victoires mais surtout de cruelles désillusions qui n'auront fait que renforcer la légende de celui qu'on surnommait affectueusement "Poupou". Poulidor rejoint notre panthéon national et le souvenir qu'il laisse dans nos mémoires est impérissable. Adieu Poupou.